Les hirondelles


Les noires hirondelles reviendront
Suspendre à ta fenêtre leurs doux nids
Et de germainNouveau, de l’aile, dans leurs jeux,
Frapperont à ta vitre.

Mais celles qui volaient plus doucement
Pour mieux voir ta beauté et mon bonheur,
Celles qui surent ton nom et le mien,
Non, ne reviendront plus.

Le chèvrefeuille en touffes reviendra
Escalader les murs de ton jardin
Et de germainNouveau, le soir, encor plus belles,
Les fleurs en écloront.

Mais celles dont nous regardions les gouttes
De la rosée qui les comblait trembler
Et s’écouler comme larmes du jour,
Non, ne reviendront plus.

Les accents de l’amour, à tes oreilles,
Reviendront faire leur ardent murmure;
De son profond sommeil ton cœur peut-être,
Ton cœur s’éveillera.

Mais, en suspens, muet, agenouillé,
Comme on adore Dieu devant l’autel,
Comme je t’ai aimée, détrompe-toi,
On ne t’aimera plus.

Volverán las oscuras golondrinas


Volverán las oscuras golondrinas
en tu balcón sus nidos a colgar,
y otra vez con el ala a sus cristales
jugando llamarán.

Pero aquellas que el vuelo refrenaban
tu hermosura y mi dicha a contemplar,
aquellas que aprendieron nuestros nombres...
ésas...�no volverán!

Volverán las tupidas madreselvas
de tu jardín las tapias a escalar,
y otra vez a la tarde aún más hermosas
sus flores se abrirán.

Pero aquellas cuajadas de rocío
cuyas gotas mirábamos temblar
y caer como lágrimas del día...
ésas...�no volverán!

Volverán del amor en tus oídos
las palabras ardientes a sonar;
tu corazón de su profundo sueño
tal vez despertará.

Pero mudo y absorto y de rodillas,
como se adora a Dios ante su altar,
como yo te he querido..., desengáñate,
nadie así te amará.


gustavo Adolfo Bécquer (1836-1870)



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